Hier
soir était diffusé Death in Heaven, épisode marquant la fin de la saison 8 de
la série britannique, diffusée sur BBC One, sonnant ainsi l’heure du bilan.
Tout d’abord,
ne tombons pas dans la facilité en adhérant au « Moffat bashing ». Il
est vrai qu’il peut être tenu pour responsable puisque son poste d’headwritter
lui donne les pleins pouvoirs pour décider des arcs de la saison, mais la série
n’est pas que son œuvre, c’est un travail collectif. Maintenant que cela a été posé, passons au
débriefing de cette saison.
Peter
Capaldi est sans nul doute le gros point positif de cette saison. Tout en
retenu mais aussi brillant que ses prédécesseurs, il incarne le Doctor avec
brio. Là où le bât blesse, c’est que, malheureusement, on ne lui a pas donné un
beau rôle. Twelve est souvent détestable et ne possède pas de personnalité propre, il
manque ce petit quelque chose qui différenciaient les Doctor les uns des
autres (un thème, un sonic, un gimmick, une âme...). Il est dommage de s’auto punir comme ça, alors qu’on a un acteur
brillant qui ne demande qu’à faire ses preuves.
Et si
l’alien aux deux cœurs n’inspire pas la sympathie, toute l’attention est portée
au personnage du compagnon. A tel point qu’on se demande si on ne regarde pas
plutôt Clara Who. Hors, il a été prouvé par le passé qu’on peut donner de l’importance
à un compagnon sans pour autant en éclipser le Doctor, personnage principal et
fondateur de la série, mais il semble que les scénaristes en aient décidés
autrement…Oui, Jenna Coleman est très mignonne, elle joue bien, c'est vendeur, mais ce n’est
pas une raison pour donner à Clara plus d’importance qu’elle n’en mérite.
La
conséquence principale de cela est qu’on néglige les intrigues. Gallifrey ?
Que nenni. Il est bien plus intéressant de suivre la vie amoureuse de la petite
anglaise. Les épisodes de cette saison 8 semblent tous être un reboot version blockbuster spectaculaire
des saisons avec David Tennant, comme si on souhaitait montrer qu’on est capable
de se débrouiller sans Russell T. Davies.
Erreur.
Car si les épisodes de ce dernier étaient si captivants, c’était parce qu’ils
étaient humbles et simples. Ce qui n’est pas le cas ici. A la place, on à droit
à des intrigues inutilement tarabiscotées qui perdent le téléspectateur et
donnent un sentiment de vide intersidéral aux épisodes, comme si on ne restait
que pour le plot twist, censé à lui seul donner un sens et un coup de génie au
reste.
Il serait temps de comprendre que le spectateur n’est pas idiot, et qu’il jugera l’épisode dans son entièreté, et non pas sur un rebondissement de l’intrigue qui se veut intelligent mais qui, au fond, est juste un moyen de donner de l’intérêt à ce qui n’en a pas. Il n'y a qu'à voir la façon dont on fait la promotion des épisodes : on nous vend de la tristesse et des morts plutôt qu'une histoire. Même l'humour pourtant si caractéristique de la série est aux abonnés absents (sauf peut-être dans l'épisode Robot of Sherwood).
Il serait temps de comprendre que le spectateur n’est pas idiot, et qu’il jugera l’épisode dans son entièreté, et non pas sur un rebondissement de l’intrigue qui se veut intelligent mais qui, au fond, est juste un moyen de donner de l’intérêt à ce qui n’en a pas. Il n'y a qu'à voir la façon dont on fait la promotion des épisodes : on nous vend de la tristesse et des morts plutôt qu'une histoire. Même l'humour pourtant si caractéristique de la série est aux abonnés absents (sauf peut-être dans l'épisode Robot of Sherwood).
Et le
season final, en deux parties est la parfaite représentation de tout cela. Le rythme manque dans Dark Water : on
contemple, mais on ne sait pas quoi, parce que tout l’épisode tiens dans les
deux dernières minutes. Youpi, 40 minutes de perdues, "mais ne vous inquiétez pas, vous allez autant pleurer qu'avec Donna, Rose ou Amy parce qu'on est cruels, c'est bien connu". A trop vouloir en faire, on se perd, et on en oublie les bases du récit : l’empathie que doit ressentir le téléspectateur pour les personnages et la profondeur, qui ne vont pas l'une sans l'autre. On ne peut cependant pas les obtenir en se concentrant sur le futile et l'envie de plaire à tout prix. Ce principe de sabotage de ses propres efforts est assez pénible à regarder.
Si
seulement l’équipe pouvait comprendre que ce qui fait l’originalité et l’authenticité
de la série, c’est le synopsis de départ : le Doctor qui part vivre des
aventures avec une jeune terrienne. Pas besoin d’en rajouter, le concept se
tient de lui-même. Ah, elle nous semble déjà loin l’époque où on nous
promettait un retour aux sources avec Twelve.
On
retiendra donc Peter Capaldi, et, je n’en ai pas beaucoup parlé mais le
personnage de Clara était plus « vrai » que dans la saison 7, ce qui
consiste donc en une grande avancée, même si encore une fois on peut déplorer l’ombre
que cela a jeté sur le Doctor. Les passages éclairs de plusieurs personnages
secondaires seront vite oubliés, et le retour d’un autre est raté. On nous offre du vide déguisé, comme si le TARDIS était bloqué au fond d'un trou noir. Bref, un
bilan pas positif du tout, qui pourrait avoir raison de la passion des fans.
Bien sûr,
après avoir suivi les aventures du Doctor pendant si longtemps, et en avoir été
enchanté, il serait dur d’arrêter la série, et beaucoup continuerons donc par
habitude et avec beaucoup d’espoir dans leurs petits cœurs de sériephiles (oui,
je parle de moi…oups). A suivre, donc, en croisant nos tournevis soniques.
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